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Journal, très long j'espère, d'un sdf de moins.
18 mai 2008

Starting-blocks

Je dois monter chez mon paternel dans une heure. Défoncé. C'est marrant, mais je préfère être stoned quand je suis aller lui. Ca me permet de m'énerver moins facilement.
C'est une exception, parce qu'en général, j'ai pas du tout le pétard social.

Ce matin, il a voulu me trainer au salon des voitures d'occas... pour trouver une boite automatique à bas prix.
J'ai refusé, autant chercher une aiguille dans une botte de foin, et puis j'étais en grasse-mat.
Il voulait que je lui fasse un chèque en blanc (de sa tune que je gère en bon trésorier). J'ai refusé. Je le connais, à tout les coups, il m'aurait ramené une voiture deux fois plus chère que la limite fixée... et à boite manuelle !
J'ai refusé tout ça, et il m'a raccroché au nez.
Si j'avais cédé, je suis sur qu'il m'aurait dit très vite : Putain, j'ai fait une connerie... une de plus.
N'empêche que par moments, je me demande si je le protège lui, ou alors mon héritage. Position ambigüe, je le sens bien.

J'ai toujours de l'amour-haine envers cet homme. En tant que père, c'est clair, je lui en veux. Sur le moment, bien sur, je me rendais pas compte. Mais aujourd'hui c'est très clair pour moi : il a préféré sauvegarder sa tunasse que le tissu familial. Et c'est maman qui a payé. Impardonnable. Impossible de lui dire une chose pareille, autant le planter tout de suite.
Mais en tant que personne âgée, il me fait vraiment de la peine. Il rumine, il est mal, il dit souvent vouloir mourir, il tombe souvent par terre, et j'ai assisté à l'une de ses chutes, à distance. J'allais trop vite pour lui.  Son pied s'est accroché au sol, il s'est écroulé comme 100 Kg de balourdise irrattrapable. Poignant. J'ai couru vers lui, endossé mon costume fantôme d'infirmier, repoussé les quelques badauds peu impatients de m'aider, et je l'ai remis debout. C'est cet homme-là que j'aide encore aujourd'hui, trop partiellement sûrement.
C'est aussi dans ces moments-là de reflexe qu'on sent que le lien émotionnel est plus fort que les rancunes...

Je sais qu'il met à jour tout mon égoïsme. Je ne suis pas dévoué, ni sa baby-sitter. Je préfère m'occuper de moi, que de lui : je ne suis pas un saint. Et puis, je déteste l'idée d'être prisonnier d'une ville par obligation gériatrique. Je pense déjà à quitter la ville, et le pays, mais auparavant, je dois rameuter ma soeur et les petites à Toulouse. Quand je suis arrivé ici, j'avais un objectif clair : boucler le scénar.
C'est fait.
Je dois aller voir ailleurs, j'ai très envie d'améliorer mon anglais (d'ailleurs avec le Papillon, on conversait en anglais de temps à autre). Et puis, j'ai 35 ans, les années passent vite, et dans les tripes, toujours une envie aussi violente de voyager. Encore quelques mois ici, et puis...
C'est ptet ça qui tuera mon père, mon boulet, mon lien le plus intime sur la boule bleue...

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Commentaires
P
Heu ... j'avais pas vu la suite, je suis désolée ...
P
Alors depuis le début je suis votre parcours depuis le "crabe" et depuis mai 2008 silence radio ...<br /> Etes vous enfin arrivé à votre but ?
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