Quand est-ce que ça s'arrêtera !?

Aujourd’hui, j’ai séché le boulot.

Je suis encore trop perturbé par le silence de Marion, une fille sur laquelle je me suis arrêté.
Le jeu de la séduction battait son plein, elle me plaisait vraiment, je m’apprêtais à vivre enfin un été rayonnant et puis… le silence.
Je réalise qu’elle ne prend aucune initiative pour chercher à me voir, sans jamais refuser ce que je lui propose.

Jeudi dernier, on a passé plusieurs heures ensemble, sur les bords la Garonne, au café, et à manger des pizzas chez elle. C’est là où on a vraiment fait connaissance. Je suis parti sagement de chez elle.
Je l’ai revue vite fait le lendemain au boulot, puis le week-end venu, elle est rentrée à Agen chez ses parents. Elle disait qu’elle m’appellerait dimanche.

Rien. Pas un message.
Et hier, elle me croise à la sortie de l’immeuble avec un type que je n'ai pas regardé. Son visage est fermé. Pas l’esquisse d’un sourire. Petite bise rapide et elle me dit juste qu’elle va déjeuner. Je sens comme un vent froid entre nous deux. Ça fait juste trois jours qu’on a eu aucun contact.
Sur le moment, j’étais avec Loubna, une bonne amie, et Coralie.
Loubna est venue plus tard me demander :

-    C’était elle, la fille… ?
-    Oui… comment t’as deviné ?
-    Parce que… tu as changé de visage.

La journée est morte pour moi. Je suis passé dans un nouveau service, bien plus exigeant intellectuellement, où l’on doit rédiger des lettres carrées.
Mais impossible de me concentrer. J’enrage, stressé, noyé de points d’interrogation. Pourquoi ? Pourquoi ? Tout allait bien jusque là !
Est-ce qu’elle m’aurait mené en bateau ?
Après le boulot, je me suis jeté sur le chichon. J’étais trop tendu, et à deux doigts de péter les plombs.
J’ai quand même fini par envoyer un message. Petit ping-pong de SMS :

-    Je sens qu’il y a un malentendu entre nous. Dis-moi juste si c’est mieux que je m’éloigne de toi.
-    Non, il n’y a aucun malentendu. Pourquoi tu dis ça ?
-    J’ai senti comme un vent froid today.
-    J’étais dans mes pensées. Fallait pas le prendre pour toi.
-    Ah, dans ta bulle en fait :-)

L’art de noyer le poisson.
Ce dernier contact remonte à 24 heures.

Peut-être pense-t-elle encore à Boris, qui a abusé de sa gentillesse il y a 1 mois de cela ? Ou bien simplement, je ne lui plais plus, après cette longue journée passée ensemble, malgré tous ses mots gentils sortis à mon égard. Ou bien, affamé que je suis, je vais trop vite en besogne ? Le fait est, que si je fais l’autruche, elle ne bouge pas non plus. Et ça, ce n’est pas bon du tout…

Quand est-ce que ça s’arrêtera, bordel !!? Il y a toujours quelque chose qui vient joyeusement casser ce que je tente de mettre en place. Ma lettre à Joaquin, le papillon qui se tire à l’étranger, et maintenant, le merveilleux mirage de Marion. Qu’est-ce que je dois payer encore !!?

Ce matin, après une nuit agitée, impossible de me dire que je vais tranquillement m’asseoir devant l’ordi, à répondre au bureau des pleurs et des cris, même par courrier.
La Boule est revenue et comme à chaque fois, elle me fait faire n’importe quoi.
Je suis reclus chez moi face à mes désillusions. Je dois reprendre le dessus. Demain, essayer de retourner au taf, essayer de tourner la page, malgré la chute sévère. Et puis, qui sait, il va peut-être se passer quelque chose…