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Journal, très long j'espère, d'un sdf de moins.
2 janvier 2009

2009 : Retour à Rouen

Je m'étais promis de ne plus être dans ma boite pour la fin 2008.
Pari réussi. Je dois retourner à Rouen m'occuper de mon père. La maison de repos est catastrophique. Il est dans les sables mouvants.  Il est sauvé de son opération, mais l'hospitalisation va le tuer, j'en suis convaincu.
Il est aspiré dans une spirale de dénutrition, de fonte musculaire, et de folie galopante. Il maigrit trop vite. Et pire que tout : il refuse de se battre. Mon père se laisse mourir. Je dois à tout prix le sortir de ce milieu que je ne connais que trop bien. Trop souvent, les gens bénissent et soulagent leur conscience sur l'hôpital, alors que c'est un milieu très proche du mouroir, et que les plus faibles n'ont aucune chance d'en réchapper.

Je dois tout laisser en plan ici et partir.
Au moment même où ma boite change de propriétaire. Je vais devoir arracher un congé sans soldes, et vivre sur les deniers du padre. Dérapage contrôlé, j'espère...

Si mon père veut mourir, alors qu'il meure chez lui. Peut-être que ses meubles l'aideront à sortir de sa torpeur, et que ma propre pratique infirmière l'extirpera du cercle vicieux hospitalier.

Cela me coûte de faire ça. J'espérais 2009 comme une année-tremplin. Il faudra encore attendre.

Je ne sais pas pourquoi je fais ça. Mon père n'est pas ma mère. Je crois que mon sentiment de culpabilité exacerbé supporterait mal de vivre avec l'idée que j'aurais délibérément laissé mourir mon père, pour sauvegarder mes petits acquis matériels.
Est-ce que je le ferais, si les économies de mon père ne le permettait pas ?

Probablement pas. Ce serait un dilemme terrible. Risquer de tout perdre, pour sauver un naufragé qui refuse de nager... Je suffoque déjà à l'idée des deux mois "fantastiques" qui m'attendent à Rouen...

2009 commence bien, si bien...

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Commentaires
G
Non, ma soeur ne peut pas, elle a déjà ses 2 filles à gérer, et l'une d'entre elle se fait opérer du coeur dans quelques jours.<br /> Quand à "l'autre" famille, ils veulent bien s'en occuper tant que le mal est "léger". Mon père est actuellement dépendant à 100%, ce qui implique, pour le ramener chez lui, de vivre avec lui le temps (d'essayer) physiquement et moralement de le remettre en selle pour qu'il retrouve ses repères, une certaine autonomie et le goût de vivre. Et tout ça, c'est trop lourd à gérer pour neveux et nièces, qui ont tous une vie familiale, conjugale, contrairement à moi...
J
Honnetement, ta soeur, la famille rouennaise peux aussi s'en occuper, non ?<br /> <br /> Tu as un boulot, tu le gardes. Toi aussi tu as des responsabilités alors laisse les autres gerer un peu<br /> <br /> Tu as deja beaucoup fait...
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